Pourquoi nous sommes pour l’abandon de ce projet !

Rappel du COMMUNIQUE INTERASSOCIATIF du 29 mars 2022

Le chantier rue Ambroise Paré montre la craie quasiment au niveau du sol !

Les dernières annonces de la Métropole Européenne de Lille en matière de ressource en eau sont particulièrement inquiétantes : la réserve en eau potable de la nappe de la craie du Sud de Lille baisse un peu plus chaque année. Et 2021 n’a pas fait exception à la règle.
Ce qui n’empêche pas la MEL :
- de continuer d’artificialiser ce territoire (LINO, aéroport de Lesquin, renouvellement urbain…)
- de refuser de communiquer sur les scénarios de baisse de recharge de la nappe qu’entraîne le dérèglement climatique.
C’est pourquoi nous réclamons :
- l’abandon de ces projets,
- une nouvelle étude de vulnérabilité de l’ensemble du territoire d’alimentation des captages du Sud de Lille afin de déterminer les mesures de protection qui s’imposent face à la baisse chronique de recharge de la nappe.
→ Les niveaux de vulnérabilité et de protection de la nappe qui s’appliquent aujourd’hui à ce territoire dans le Plan Local d’Urbanisme ne sont pas suffisants. Ils n’ont pas intégré le dérèglement climatique, la baisse de recharge en eaux pluviales ni le niveau d’incertitude qu’ils entraînent. Ils ne respectent pas non plus les méthodologies de détermination imposées par l’État exigeant une cartographie très fine des risques*.
Sans cette visibilité, tout projet d’aménagement est un danger pour la recharge en eau, en artificialisant les sols. Sans cette compréhension exacte des enjeux, il n’est pas non plus possible de déterminer jusqu’où faut-il protéger, à minima, les terres agricoles et naturelles des Gardiennes de l’eau. Nous sommes donc dans un à peu près qui autorise toutes les erreurs.
Peut-on continuer collectivement de faire semblant que tout est normal face aux annonces de plus en plus contradictoires de la MEL concernant la gestion de l’eau métropolitaine ?
Peut-on continuer d’accepter une telle conduite à l’aveugle d’une ressource d’importance vitale ?
→ Les premiers captages à souffrir d’une baisse de recharge sont ceux d’Emmerin qui, par voie de conséquence, ne produisent déjà plus assez d’eau de qualité. Leur territoire d’alimentation ne leur en fournit plus assez, celui-là même sur lequel doit passer la LINO!
La MEL en a fait le constat puisque pour sécuriser les captages d’Emmerin, elle lance de nouveaux forages plus profonds à hauteur du Hameau de la Nappe, le bien nommé, à la limite de la commune de Wattignies.
→ Mais encore ?
Ce scénario de manque d’eau a toutes les « chances » de s’aggraver considérablement et de toucher à terme l’ensemble des captages du Sud de Lille.
Or, si la nappe de la craie, de bon niveau quantitatif mais de mauvais niveau qualitatif, baisse un tant soit peu en quantité, c’est sa potabilité qui sera remise en question. Les polluants présents seront alors plus concentrés et la Deûle qui alimente aujourd’hui 20 % de la nappe, par effet de vase communiquant, augmentera sa part de recharge. Et la Deûle est très polluée…
→ Qu’en déduire?
La déficience des captages d’Emmerin devrait inciter la MEL à la plus grande prudence et imposer l’arrêt des aménagements en cours et le lancement d’une nouvelle étude de vulnérabilité. Les résultats d’une telle étude pourraient entraîner le relèvement de l’ensemble des niveaux de vulnérabilité des 26 communes Gardiennes de l’eau de la MEL. Ce qui serait lourd de conséquences pour l’avenir de ces territoires.
En effet, les communes Gardiennes de l’eau, qui peuvent encore construire sont aujourd’hui en zone de vulnérabilité forte ou moyenne. Si cette vulnérabilité est revue à la hausse, elle devront se soumettre aux règlements qui s’appliquent à Noyelles-les-Seclin ou à Emmerin (vulnérabilité très forte ou totale). Il ne sera alors plus possible d’y artificialiser la moindre surface.
Petite question supplémentaire : selon vous, les résultats d’une telle étude autoriseraient-ils les projets d’aménagements aujourd’hui programmés ?
Questions subsidiaires : cette nécessaire réévaluation interviendra-t-elle avant ou après les travaux de la LINO ou de l’agrandissement des pistes de l’aéroport ?
CE N’EST PAS SERIEUX !
À l’occasion de la Journée Mondiale de l’Eau, Damien Castelain, Président de la Métropole Européenne de Lille, remettait une plaque officielle aux Communes Gardiennes de l’Eau et insistait sur l’importance de cet enjeu pour l’avenir du territoire, au point d’annoncer de futures restrictions de consommation d’eau.
Les associations ASPI, écoLoos, Entrelianes, Nord Nature Environnement qui s’opposent à la LINO auprès du Tribunal Administratif de Lille et du Conseil d’Etat, proposent, quant à elles, la restriction des projets, routiers et aéroportuaires, destructeurs de la nappe et de la qualité environnementale du territoire.
Nous réaffirmons l’absolue nécessité d’une étude sérieuse sur la vulnérabilité de l’ensemble de l’Aire l’Alimentation des Captages du Sud de Lille
ASP I- écoLoos – Entrelianes – Nord Nature Environnement
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